Secteur agricole : on recrute !

Quatre-vingt-dix métiers différents et les formations qui vont de pair, des employeurs en recherche de candidats, de nombreux emplois vacants : tout cela valait bien un forum !

À l’initiative de celui qui s’est tenu sur le salon Agrimax ce jeudi 27 octobre : l’Apecita et l’Anefa, qui sont les chevilles ouvrières de l’emploi dans le secteur agricole, l’Eplefpa (Établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole) de Courcelles Chaussy et la Chambre d’Agriculture de la Moselle. Épaulés par l’Eurométropole de Metz et son agence d’attractivité Inspire Metz, les organismes avaient rassemblé autour d’eux une vingtaine d’employeurs potentiels. Parmi ceux-ci : la coopérative Lorca, dédiée à la collecte, au stockage et à la commercialisation des productions végétales, la société Sanders spécialisée dans la nutrition des élevages, ou encore « Service de remplacement », qui propose des emplois en CDD ou CDI pour pallier les vacances, congés de maternités ou autres indisponibilités des agriculteurs.

Michel Torloting, Conseiller de l’Eurométropole délégué à l’agriculture périurbaine et aux circuits courts, explique : « La promotion des métiers de l’agriculture est au cœur de nos projets, parce que nous voulons une alimentation saine et locale pour le territoire. C’est ce que nous défendons  dans notre Projet alimentaire territorial, voté début septembre. Mais pas d’agriculture sans agriculteurs ! », alerte néanmoins l’élu face aux besoins du secteur.

Car la réalité est là, les employeurs – exploitants, commerces et sociétés industrielles spécialisés, etc. - peinent à recruter, les départs à la retraite ne sont que partiellement compensés par la génération montante. Donnée emblématique, les 55 jeunes agriculteurs s’installant en Moselle en 2022 ne suffisent pas à couvrir le nombre de départs à la retraite, explique la Chambre d’Agriculture de la Moselle.

Caroline Cibert, directrice de l’Eplefpa de Courcelles Chaussy, parle d’un « défi à relever. Il faut faire connaître nos métiers à tous les publics. Ce sont des métiers passion, qui demandent de l’engagement. On y parle innovation, compétences relationnelles aussi, car c’est souvent un travail collaboratif ! »

Et de valoriser la diversité des métiers du secteur, qui, au-delà de la production, recoupent aussi la mécanique agricole – à titre d’exemple, la professionnelle cite ici la coopérative EMC2 « en recherche active de collaborateurs » - les métiers du paysage, ou encore les métiers de l’eau (autour des réseaux ou des rivières notamment).

Angélique Albrecht, directrice du centre de formation pour adultes de l’Eplefpa, reçoit sur le forum des demandeurs d’emploi, désireux de se former. « La personne qui vient de passer semblait très intéressée par notre session de formation de chauffeurs mécaniciens en agroéquipement. Cette formation est très attendue par les professionnels, elle mène directement à l’emploi. Nous avons six places par session (durée : 10 mois). La première démarre en novembre, une autre en septembre 2023 », précise la responsable.

Parmi les jeunes visiteurs du salon, Imane, titulaire d’un bac S, projette de son côté d’intégrer une formation de quatre mois à Courcelles Chaussy « pour découvrir les métiers agricoles ». La jeune femme se verrait bien en maraîchère bio.

Nouvelles pratiques, nouveaux métiers

Or, comment concilier réalités économiques et préoccupations environnementales ? «  Nous enseignons à produire autrement. Nous réfléchissons à de nouveaux modèles, de nouvelles collaborations avec les acteurs de l’environnement », répond la directrice de l’Eplefpa.

« Nous aidons le secteur à minimiser son impact sur le milieu naturel, affirme encore un conseiller de la Chambre d’Agriculture. Aujourd’hui les jeunes ont une approche différente, ils développent des ateliers de transformation sur place et pensent vente en circuits courts », complète-t-il.

L’innovation s’affirme encore sur ce forum de l’emploi lorsque l’on rencontre la société Estel, spécialisée dans la gestion des données numériques du monde de l’élevage. L’entreprise recherche des collaborateurs « de tous niveaux de qualification. Administrateurs de systèmes et réseaux, développeurs juniors et séniors ». Les nouvelles technologies font ainsi bien partie des chemins menant au monde agricole, et à notre assiette.