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Un nouveau souffle pour le logement social

L’Office Public de l’Habitat de l’Eurométropole devient cet été la Société d’Économie Mixte Eurométropole Metz Habitat.

Catégorie(s) : Le mag', Habitat

Objectifs ? Apporter de nouveaux moyens à la construction et à la rénovation de logements sociaux sur le territoire. Le point avec Anne Fritsch-Renard, présidente, et Pascal Courtinot, directeur général.

Plus de 13 000 logements sociaux de l’Eurométropole de Metz étaient jusqu’à présent gérés par un office public, l’OPHMM. L’organisme devient une société d’économie mixte (SEM). Pour bien comprendre les raisons de cette transformation, rappelons la situation. Beaucoup de logements présentent des signes de vétusté importants, car très peu de travaux de rénovation ont été entrepris ces 15 dernières années. De nombreux locataires vivent, de ce fait, dans des habitations peu confortables et ne répondant plus aux impératifs d’isolation thermique. 

Plus de 1 400 logements sont, de plus, aujourd’hui inoccupés, comme le rappelle Anne Fritsch-Renard, présidente du Conseil d’administration de l’OPH et vice-présidente de l’Eurométropole en charge de la stratégie métropolitaine. « La vacance génère 9 millions d’euros de perte annuelle. La situation de l’OPHMM s’est dégradée et nous voulons regagner la confiance des locataires », exprime-t-elle.

Le saviez-vous ?

Après la fusion avec l’OPHMM, le capital de la SEM Eurométropole Metz Habitat s’élève à 181 millions d’euros, l’Eurométropole de Metz détenant 80% et Adestia 20%.

Un Plan stratégique de patrimoine a été établi, programmant 381 millions d’euros d’investissements sur 10 ans, destinés à la réhabilitation du parc de logements, au renforcement de l’offre et à la montée en qualité du parc. La stratégie élaborée s’appuie également sur d’importants moyens humains. Les équipes professionnelles jusqu’alors employées de l’OPHMM, sont désormais salariées de la SEM.

Une solution pour plus de qualité

Les travaux nécessaires à la réhabilitation du parc ont été chiffrés à plusieurs centaines de millions d’euros. L’OPH ne possédant pas la capacité financière suffisante pour engager ce programme, l’eurométropole a cherché de quelle manière rétablir la situation. « Après des échanges avec de nombreux interlocuteurs, la création d’une SEM nous est apparue comme la solution la plus adaptée, notamment parce qu’elle permet un apport direct en capital », précise l’élue. 

Pour créer cette SEM, l’Eurométropole a noué un partenariat avec le groupe national CDC Habitat et sa filiale Adestia. Celle-ci apporte 35 millions d’euros au capital de la nouvelle structure.

Question importante : l’Eurométropole gardera-t-elle la maîtrise de son parc de logements ? Réponse positive d’Anne Fritsch-Renard, qui explique : « en apportant le patrimoine de l’OPHMM dans la corbeille, la collectivité reste majoritaire à 80 %. Cette opération permet de conserver un maximum d’autonomie de décision, tout en bénéficiant de l’expertise d’un acteur majeur du logement social », complète-t-elle.
 

Regagner la confiance de tous

Le travail de transition mené depuis 2021 permet aujourd’hui à la SEM d’être opérationnelle. Pascal Courtinot, nommé en janvier dernier à la tête de l’OPH après un parcours professionnel dans le privé et au service de l’État et de différentes collectivités, en devient le directeur général. « Notre projet s’appuie sur les valeurs du logement social, c’est-à-dire la solidarité avec les habitants du territoire », exprime-t-il, en rappelant « la portée d’intérêt général » de l’entreprise. « Nous devons améliorer la qualité des prestations, ce qui augmentera l’indice de satisfaction de nos locataires et nous permettra d’en accueillir de nouveaux », abonde Anne Fritsch-Renard, aujourd’hui présidente directrice générale de la SEM.

« Ce projet est également fondé sur des principes managériaux participatifs », poursuit Pas cal Courtinot, évoquant les 270 salariés placés sous sa direction. « La SEM ne se résume pas à sa stratégie patrimoniale. Je souhaite une organisation à l’écoute de ses équipes de terrain », insiste le nouveau directeur. « Le personnel est invité à écrire avec nous l’avenir de 
la société », conclut la P-DG.

Un patrimoine architectural à souligner

Si le parc de logements sociaux de l’OPMM est en grande partie vétuste, il n’est pas dénué d’intérêt architectural. « Nous avons notamment des bâtiments signés Dubuisson » [l’une des grandes figures de l’architecture française de la période des Trente Glorieuses], rappelle Anne Fritsch-Renard, évoquant des appartements « spacieux et bien agencés, comme ceux de la tour Mireille à Borny », ou encore « les maisons aménagées sur le toit des immeubles place du Souvenir Français, à Metz-Sablon. »

Dernière mise à jour : 28/07/2022

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