Pour ce numéro 96, la parole est à une étudiante de l’ISFATES. Enthousiasme, énergie et valeurs à partager…
Catégorie(s) : Le mag'
Je m’appelle Julia, j’ai 22 ans, je suis franco-italienne et je suis actuellement en deuxième année de master à l’ISFATES(1).
Après 4 ans passés à naviguer entre les frontières de l’Europe, je reviens pour un dernier semestre d’études à Metz, là où cette aventure riche en émotions et en expériences a commencé pour moi, en septembre 2017. J’habite Metz depuis 2009, j’ai fréquenté plusieurs établissements scolaires de Metz et de sa métropole. Suite à mon cursus dans les sections « euro-allemand », notamment au Lycée Fabert, j’ai intégré l’ISFATES pour le Bachelor en Management franco-allemand et international puis le Master of Management CGAO (Contrôle de gestion et audit organisationnel), qui en deuxième année se fait en partenariat avec l’IAE de Metz(2).
Pendant mes années de lycée je n’avais jamais imaginé étudier ni même travailler en Allemagne ou avec cette langue. Mais au fil des semestres à l’ISFATES, entre les cours, les échanges, les voyages, les expériences professionnelles et les rencontres, il est désormais évident pour moi que je souhaite poursuivre dans cette voie et trouver un poste où je pourrai mettre à profit les quatre langues que je parle.
Ma première année d’étude s’est déroulée dans les bâtiments de l’IPEFAM, le gros bâtiment vert en face du golf du Technopôle. Tout le monde s’accorde à dire que la première année est inoubliable. Tous les étudiants de la promotion, toutes filières confondues, sont ensembles dans un même bâtiment, dans une même ville et un même état d’esprit. Pendant cette année on en apprend déjà beaucoup sur nous, certains se découvrent de nouvelles passions et on est plongé dans un ensemble interculturel riche de différentes expériences et nationalités.

Des pièces plus grandes que moi chez Mercedes Benz
Cette année se finit d’ailleurs relativement tôt, puisque fin mai nous étions en vacances jusqu’à mi-octobre en attendant la rentrée allemande à la HTW Saar(3) de Saarbrücken. J’ai profité de ces longs mois de temps libre pour découvrir le monde ouvrier dans la chaîne de production des camions Mercedes-Benz, un peu pour renforcer mon niveau d’allemand et aussi pour comprendre le milieu ouvrier afin de voir par moi-même comment on y travaille concrètement, quels sont les codes. Évidemment sans grande surprise c’était un milieu très masculin mais ce fut une très belle expérience dans une équipe très sympathique. Pour l’anecdote, certaines pièces étaient plus grandes que moi donc ça faisait toujours rire les équipes parce qu’ils voyaient les pièces se déplacer toutes seules, puisque j’étais caché derrière…
La deuxième année à Saarbrücken a commencé très rudement pour beaucoup d’entre nous, car nous sommes passés d’un coup à 100 % de cours en allemand. Après deux ou trois mois, l’oreille s’habitue, le cerveau s’adapte et avec du travail on commence à suivre plus facilement.
Pendant cette année allemande on dit adieu aux supers vacances françaises et on profite à fond quand on a quelques semaines de congés. Le rythme est totalement différent, la façon d’enseigner aussi. Les étudiants sont beaucoup plus portés sur l’autonomie qu’en France et c’était également le cas en Italie lorsque j’étais à Venise (mais ça je vous le raconterai plus tard). Ce qui m’a particulièrement marquée et qui fait, je pense, qu’en France on n’est pas très actif en classe pour la participation orale, c’est tout simplement la façon de faire et de poser les questions. Je me souviendrai toujours d’un cours de mangement de projet où l’enseignant a interrogé au hasard un élève allemand qui au début ne savait pas quoi répondre. Normalement, dans notre façon de faire, s’il ne sait pas répondre, l’interrogateur passe un autre étudiant. Là non, il lui a laissé le temps de mener une réflexion afin de l’amener à trouver une réponse par lui-même. Je trouve que cette façon de faire, en guidant et en laissant la possibilité et le temps de la réflexion, enlève le stress qui peut être généré par ce genre d’interrogation et c’est quelque chose que j’ai beaucoup apprécié pendant mon cursus allemand.
Au quatrième semestre, j’ai pu participer à la European Spring Academy à Otzenhausen, un peu au nord de Saarbrücken, avec quelques étudiants de ma filière. Pendant une semaine on a participé à des débats et des conférences avec des étudiants d’Atlanta aux USA et de Madrid à propos des enjeux environnementaux, des questions de géopolitique actuelles. Nous avons pu également découvrir ou redécouvrir les différentes institutions européennes en assistant à des conférences spécialement organisées pour l’occasion, que ce soit à Strasbourg, Luxembourg ou Bruxelles. Ces débats ont été très enrichissants étant donné les thématiques qu’ils abordaient, mais aussi par la mixité interculturelle des intervenants et des étudiants présents.
Ce petit dicton que l’on dit de temps en temps, comme quoi « la vie est bien faite et les gens qui doivent se retrouver se retrouveront », n’a jamais été aussi vrai pour moi depuis que je suis dans les études supérieures. Pour la première fois, à l’ISFATES, il y avait une italienne dans ma promotion, et il se trouve qu’elle vient du même endroit où vit le reste de ma famille en Italie près du lac de Garde. Même si elle a fini ses études, on se retrouve en Italie régulièrement lorsque je vais voir ma famille et mes amis. Pendant mes années d’études j’ai retrouvé ma meilleure amie du primaire de Verdun à Rome au détour d’une rue. Lorsque j’étais en Erasmus à Venise, j’ai également renoué avec mon ami d’enfance de Padova en Italie, après 15 ans sans nouvelles (oui je suis encore de la génération qui n’avait pas de téléphone avant au moins la fin du collège, donc à part envoyer des lettres, pour la communication à distance il n’y avait pas trop de solution). La vie nous rapproche à nouveau, puisque cette fois c’est lui qui va effectuer la fin de ses études à Maastricht. Vous remarquerez que tout me semble proche, les distances sont aujourd’hui des chiffres kilométriques mais nous avons tellement de moyens de les dépasser, que j’estime que tout est proche si on a envie de s’y rendre.

Incroyable souvenir à Venise
Ensuite pendant mon cinquième semestre, j’ai eu l’opportunité de participer au programme ERASMUS+ et j’avais choisi Venise et son prestigieuse université Ca’Foscari pour effectuer ce semestre Erasmus. Cette destination Erasmus est l’une des rares à accueillir les Erasmus mundus, ce qui fait que nous avons pu côtoyer des étudiants européens mais également du monde entier. J’ai donc vécu pendant à peu près 5 mois, de septembre à janvier 2019 au cœur de l’atmosphère et du charme de la ville de Venise. Là-bas j’ai été accueilli avec l’ensemble des autres étudiants du programme par l’ESN qui est plus qu’une simple association étudiante responsable de la « vie étudiante » en Erasmus puisqu’il s’agit d’un véritable réseau européen ! L’ESN nous a permis à tous de bien nous acclimater et de tous nous rencontrer afin de créer des liens à travers différentes activités et événements organisés tout au long du semestre, comme des chasses aux trésors, des sorties kayak, des excursions dans toute l’Italie et bien évidemment de nombreuses soirées.
Grâce à ma maîtrise de l’italien, qui est aussi ma langue maternelle, et mon expérience au sein de notre propre Bureau des étudiants à l’ISFATES, j’ai eu la possibilité de faire partie à la fois des participants et des organisateurs, et de découvrir d’autres façons de faire les choses, d’autres activités que j’ai pu rapporter dans mes bagages au sein de la DIVA. Bien que je connaissais déjà relativement bien Venise et sa région, puisqu’étant petit j’ai vécu 5 ans à Padova qui se situe à une vingtaine de minute de la Sérénissime, j’ai appris à y vivre, à déambuler au cœur de ses ruelles sans GPS, et surtout à adopter le « pas vénitien », qui m’a permis de diviser par deux mon temps de trajet pour aller en cours.
Mais mon plus incroyable souvenir aura été de vivre cette nuit historique où la célèbre Aqua Alta a atteint une hauteur record dont le dernier date d’il y a plus de 70 ans. La seule raison qui justifiait de fermer l’université de Venise était le niveau bien trop élevé de cette Aqua Alta. Autrement, rien ne justifie de ne pas venir en cours, même pas la montée « normale » de l’eau ! En effet, si je devais résumer Venise ce serait : bottes ou sac à pied, sirène d’alarme à l’Aqua Alta, Spritz Select, sens de l’orientation, Campo Santa Margherita, Baccaro tour, Silent parties, Ca’Foscari !
Après cette expérience incroyable, que je recommande absolument à tous les étudiants et futurs étudiants et qu’il faut vivre au moins une fois dans sa vie, je suis partie effectuer mon stage de bachelor au siège de Mercedes-Benz à Stuttgart. J’ai pu y mettre en application certains aspects de la théorie apprise au cours des deux années et demie passées entre l’ISFATES de Metz, la HTW Saar et la Ca’Foscari. Ce stage a été très enrichissant à tous les niveaux . D’après ma responsable de stage lors de mon recrutement, les deux raisons qui ont pu faire la différence étaient ma maîtrise des langues et les notions interculturelles qui font partie de mon bagage. Nous développons ces notions à travers les expériences personnelles et professionnelles, mais aussi pendant les cours que nous suivons chaque semestre autour de cette thématique de l’interculturel, une notion incontournable pour apprendre à manager de la meilleure façon possible les équipes du monde d’aujourd’hui.
Au-delà des notions et de l’expérience métier gagnée au cours de ce genre de stage, qui était donc très loin d’être un « stage machine à café et service impression », j’ai surtout pu me développer personnellement et gagner encore plus en indépendance et en confiance en moi. Étant petite, j’étais quelqu’un de très timide et au fil du temps, à travers différentes expériences, notamment mes années au sein de la Maîtrise de la Cathédrale de Metz dirigée par Christophe Bergossi et la formation du BAFA, je me suis pleinement épanouie et j’ai pris confiance en moi.
La Diva et l’équipe du Comédie Café
Je suis aujourd’hui, en tout cas je pense être ainsi, une personne très sociable, ouverte, avenante avec le contact facile, et sans grande peur de m’exprimer à l’oral dans différentes langues. Tout cela j’ai pu en partie continuer à le développer à travers tous les travaux oraux que l’on doit effectuer pendant notre cursus à l’ISFATES dans différentes langues et également à travers tout ce qu’on organise au sein de la DIVA (Deutsch-Französich Verein Association) qui est le Bureau des étudiants de l’ISFATES.
À propos de la DIVA, elle est le cœur de notre école et de ma vie étudiante. Je ne remercierai jamais assez toutes les personnes qui ont et qui continuent à contribuer au fil des générations ISFATES à faire vivre la DIVA, et tout le bonheur ainsi que les moments inoubliables qu’elle apporte ! Les étudiants qui composaient l’équipe incroyable en place lorsque je suis arrivée dans cette école, et que j’ai la chance de pouvoir continuer à voir de temps en temps, n’imaginent peut-être pas tout ce qu’ils m’ont insufflé et inspiré !
C’est en partie pour les remercier que pour ma cinquième année de suite je fais partie de la DIVA, et je me donne à cent pour cent pour transmettre cette passion, continuer à créer et organiser les événements incontournables comme la semaine d’intégration, l’Oktoberfest, le week-end d’intégration, le Weinachtsgala par exemple et faire perdurer nos traditions. C’est ce qui fait que je suis encore là 5 ans après pour finir mes études avant de dire au-revoir à tous ces merveilleux souvenirs et à toute l’équipe du Comédie Café à Metz, que je me dois de mentionner pour tous les moments que nous partageons.
Et malgré la distance, que ce soit en Erasmus, en stage ou en vacances, je n’ai jamais raté aucun des événements de la DIVA, ce qui me permettait de continuer à voir mes amis de l’ISFATES ! Lorsque je suis venue m’inscrire dans cette école il y a un peu plus de 4 ans maintenant, le directeur nous a dit à mon père et moi que l’ISFATES est une famille où chacun à la possibilité de trouver pleinement sa place s’il s’investit un peu. Je pense que si on demande à un étudiant ISFATES, il a forcément déjà entendu cette phrase.
Je dois dire que je me suis beaucoup attachée à tous les gens que j’ai pu découvrir au cours de mon parcours à l’ISFATES, et j’espère que je pourrai continuer à garder contact avec la plupart d’entre eux lorsque je sortirai de l’école. Nous aurons dans tous les cas la possibilité de tous nous retrouver régulièrement au sein du réseau ISFATES, à travers certains événements comme les anniversaires de l’ISFATES ou les Sommerball !
(1) ISFATES : Institut supérieur franco-allemand de techniques, d’économie et de sciences.
(2) L’IAE de Metz est une école de management intégrée à l’Université de Lorraine.
(3) HTW Saar : École supérieure de la technique et de l’économie de la Sarre.
Dernière mise à jour : 02/12/2021