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Un dimanche sans fin

du 14/05 au 02/02

Article du Mag#117 - Juillet / Aout 2025

Déployées dans les espaces du Centre Pompidou-Metz, 40 œuvres de l’artiste Maurizio Cattelan jouent une partition trépidante avec 400 pièces des collections du Centre Pompidou (Paris). Une exposition lancée à l’occasion du 15e anniversaire du centre d’art messin.

Troublant de réalité, le petit robot Charlie circule sur un tricycle, tandis que le grand squelette Félix, tel un dinosaure dans un musée d’histoire naturelle, s’avère en fait être un chat géant. « Rien n’est exactement ce qu’il semble être », prévient le Centre Pompidou-Metz en présentation de cette exposition bousculant l’expérience classique d’une visite au musée.

Connu pour ses œuvres facétieuses ou décalées - la fameuse banane scotchée qui a tant fait parler d’elle, ou encore la sculpture communément appelée Il dito (le doigt) installée face à la bourse de Milan - l’artiste italien Maurizio Cattelan est le catalyseur de l’événement. Si vous ne l’avez pas rencontré en chair et en os début mai au Centre Pompidou-Metz, ou nageant dans les lignes d’eau paisibles de la piscine Lothaire, vous pouvez encore vous rattraper.

Car, par jeu, autodérision ou témoignage de la pluralité de nos identités, beaucoup de ses œuvres, exposées pour plusieurs saisons à Metz, sont à son effigie. Charlie lui-même, mais encore les nombreux masques en latex peints accrochés au mur de Spermini, et bien d’autres, comme autant de Maurizio.

Les pièces qui n’ont pas son visage n’en traduisent pas moins sa propension à bousculer les codes et à provoquer.

Elles dialoguent ici avec près de 400 œuvres des collections du Centre Pompidou (Paris), lequel sera fermé pour travaux de l’automne 2025 jusqu’en 2030.

Une sculpture de Picasso, le Grand Nu de Georges Braque, La course de taureaux de Joan Miró, des photographies de Diane Arbus, des plâtres de Jean Arp, et tant d’autres.

Maurizio Cattelan a choisi les œuvres empruntées au grand frère parisien en collaboration avec Chiara Parisi, directrice du centre d’art messin, et son équipe. L’une de ses préférées reste le Mur de l’atelier d’André Breton. Véritable cabinet de curiosités, l’accumulation de minéraux, coquillages, masques et autres objets collectés par cette figure emblématique du surréalisme quitte pour la première fois Paris.

Les cartels de l’exposition, écrits par Maurizio Cattelan et des détenues de l’Institut de réclusion pour femmes de la Giudecca-Venise, explorent les multiples facettes d’un parcours en forme d’abécédaire. D comme le Début de la guerre restera secret, N comme Nous les animaux…

On redécouvre des œuvres sous un angle nouveau. Celui qui surgit certains dimanches de fête où tout nous paraît différent.

Dernière mise à jour : 04/07/2025

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