Rencontre avec la start-up Improveheat

La proximité des grandes écoles et d’un organisme de recherche comme le CEA Grand Est (plateforme de transfert technologique du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), les services proposés à la MIEEU en faveur de la création d’entreprise et la situation géographique transfrontalière. L’innovateur s’est installé ici en avril 2025 pour développer ses capteurs à haute sensibilité. 

Mais pour comprendre l’origine de la start-up, il faut remonter à quelques années, lorsqu’une fuite d’eau est détectée sur l’un des systèmes de refroidissement d’un réacteur à l’arrêt de la centrale nucléaire de Civaux, près de Poitiers. Un tuyau d’alimentation en eau vient de se rompre, EDF mandate le CEA pour comprendre les raisons de l’accident. 

Des tests sont réalisés sur place. La sensibilité des capteurs utilisés se révèle insuffisante pour mesurer précisément les échanges thermiques en présence. En découlent des recherches en laboratoire au CEA de Cadarache, aboutissant à l’élaboration d’une technologie capable d’analyser des variations infimes de température, comme celles qui avaient suffi à provoquer la casse du tuyau.

« C’est cette technologie, brevetée, que nous allons mettre en œuvre », expose Florian Picard. Alors responsable des partenariats industriels au CEA, l’ingénieur, docteur spécialisé dans les échanges thermiques, candidate pour développer le projet au sein d’une start-up dans le contexte du programme Magellan. Porté par l’organisme de recherche, ce dernier est conçu pour transférer des technologies de pointe dans le monde de l’entreprise et renforcer ainsi la compétitivité de l’industrie française. 

On est en décembre 2024, ImproveHeat est née, ses premiers pas financés par le CEA. Le dispositif développé par l’équipe de l’entreprise - actuellement quatre personnes, bientôt davantage - associe un capteur haute sensibilité réalisant quatre prises de température simultanées à un logiciel de calcul en temps réel. « On récupère énormément d’informations au moyen d’un seul capteur au lieu de quatre », explique le scientifique. Des informations « plus précises que celles fournies par les systèmes sur le marché », utiles dans « la surveillance de matériaux lorsque les échanges de chaleur sont importants ». Florian Picard mentionne des applications potentielles dans la production et le transport d’énergie, l’aéronautique, etc. 

ImproveHeat est lauréate du concours d’innovation i-lab de l’État. 

Au-delà des espaces adaptés et aux loyers raisonnables, la présence d’acteurs comme les incubateurs d’entreprises L’incubateur lorrain et The Pool ou encore de l’agence d’innovation du Grand Est (Grand E-nov) est déterminante pour le dirigeant de ImproveHeat. Car, pour celui qui passera bientôt par l’étape délicate des levées de fonds, « on a besoin d’être entourés pour être prêts ! »