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La trame noire

La trame noire est l’ensemble des corridors écologiques caractérisés par une certaine obscurité et empruntés par les espèces nocturnes. Le degré de luminosité artificielle nocturne imposé par le réseau d’éclairage délimite donc des corridors écologiques sur lesquels se déplace la biodiversité nocturne, de la même façon que la trame verte et bleue (TVB).

La trame noire, à l’échelle locale

L'Eurométropole de Metz représente 44 communes dotées de milieux naturels, semi-naturels ou urbanisés qui font de ce territoire, un secteur riche en biodiversité.

Télécharger le dépliant Trame Noire

Le saviez-vous ?

En 2019, l'Eurométropole de Metz s'est engagée dans une démarche de trame noire sur l’ensemble de son territoire, dans le cadre de sa candidature à l'Appel à Projets Régional "Trame Verte et Bleue" 2019, lancé par l'Agence de l'Eau Rhin-Meuse, la DREAL Grand Est et la Région.

À travers cette démarche, l'Eurométropole de Metz souhaite atteindre plusieurs objectifs :

  • Prendre en compte l’impact de l’éclairage sur la biodiversité (en particulier la faune nocturne, les chauves-souris et les insectes), la santé humaine dans ses aménagements et dans le bilan énergétique du territoire ;
  • Définir et identifier la Trame Noire de son territoire pour préserver les espèces et leurs habitats de la pollution lumineuse en définissant les zones sensibles où porter plus particulièrement l’attention des pouvoirs publics ;
  • Proposer un programme d’actions hiérarchisé et localisé à l’échelle métropolitaine et communale, en les définissant par exemple des zones de niveaux différents de hiérarchisation ;
  • Éditer un guide pédagogique « éclairer mieux » à destination des communes et des aménageurs pour illustrer les bonnes pratiques à tenir, accompagner les changements de pratique ;
  • Sensibiliser, communiquer, faire participer les différents acteurs du territoire.

Une quinzaine de communes de la métropole ont déjà̀ fait le choix d'éteindre leur éclairagepublic une partie de la nuit.  

Ainsi, la DREAL Grand-Est s’est proposé comme partenaire financier de ce projet.

Pourquoi prendre en compte la trame noire ?

La pollution lumineuse due aux éclairages (public, privé, entreprises, plateformes industrielles, etc.) a de nombreuses conséquences, que ce soit au niveau de la biodiversité, de la santé humaine qu’au niveau des paysages nocturnes.

 

D’un point de vue de la biodiversité :

En effet, l’éclairage artificiel provoque un effet d’attraction ou de répulsion selon les espèces qui vivent la nuit (oiseaux, insectes, chauves-souris, poissons, etc.). Certaines espèces sont attirées par les points lumineux ce qui causent leur désorientation et brisent leur trajectoire tandis que d’autres évitent ces points lumineux au détriment de leur habitat ou leur comportement de chasse.

À plus large échelle, ce phénomène impacte des populations entières et agit directement sur leur répartition. Ces zones éclairées constituent des barrières infranchissables pour certaines espèces et participent donc au phénomène de fragmentation des milieux naturels. Ce phénomène perturbe directement le déplacement, la reproduction et la recherche d’alimentation de ces espèces qui se voient fragilisées. L’éclairage artificiel peut également impacter le développement et la croissance de certaines espèces.

Quelques exemples pour une meilleure compréhension du phénomène :

  • Les insectes nocturnes sont attirés par les lumières artificielles et meurent d’épuisement.
  • Les amphibiens se retrouvent aveuglés et ne différencient plus les proies des prédateurs.
  • Les chauves-souris sont sensibles à l’éclairage artificiel qui perturbe leurs déplacements et leurs habitudes de chasse.
  • Les oiseaux migrateurs ne perçoivent plus la lumière naturelle des étoiles qui les guide, source de désorientation et d’épuisement.
  • L’avancée du bourgeonnement des arbres au printemps.

 

D’un point de vue des paysages :

La pollution lumineuse affecte également les paysages nocturnes et l’observation des étoiles. Un tiers de l’humanité́ ne voit plus la voie lactée. Ces halos lumineux provoquent la disparition du ciel nocturne et de la visibilité des étoiles. Avec une vue dégagée, il serait en effet possible de distinguer à l’œil nu près de 3.000 étoiles contre une centaine actuellement (Association pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (APCEN))

L’éclairage artificiel est souvent associé à l’insécurité et l’appréhension que provoquent la nuit, les endroits sombres et le noir. Historiquement, il a permis de sécuriser les espaces urbains et d'accompagner les déplacements des citoyens. Il faut donc apprendre à redécouvrir la nuit, ses paysages et les spectacles naturels qu’ils peuvent nous offrir. Ainsi, Metz Métropole s’est engagé dans un partenariat avec l’École Supérieure d’Art de Lorraine (ESAL) afin d’explorer ce rapport à la nuit, à son univers ou ses paysages en exprimant son caractère vivant et poétique.

 

D’un point de vue de la santé humaine :

La pollution lumineuse impacte également les rythmes biologiques humains. En effet, en allongeant artificiellement la durée du jour, la lumière altère ces cycles qui se voient modifiés et peut créer des effets indésirables.

 

D’un point de vue énergétique et économique :

À l’heure de la transition énergétique, il est important de diminuer notre consommation d’énergie et cela passe par une réduction de l’éclairage public.

En France, l’énergie consommée par l’éclairage public représente :

  • 41 % des consommations d’électricité des collectivités territoriales ;
  • 16 % de leurs consommations toutes énergies confondues ;
  • 37 % de leur facture d’électricité.

Ainsi, il est important de mieux éclairer et de promouvoir des modes d’éclairage doux et raisonnés. L’économie d’énergie se caractérise par :

  • La suppression des sur-éclairements ;
  • La suppression des boules énergivores (pollution du ciel nocturne) ;
  • L’utilisation de luminaires à basses consommation.

En effet, certains luminaires obsolètes sont des sources de surconsommation. En France, l’ancienneté des installations est une des raisons principales (ADEME).

Metz Métropole met en place l’abaissement de 50% de l’intensité en pleine nuit lors du remplacement des luminaires. Une quinzaine de communes du territoire pratiquent l’extinction nocturne.

Éclairer juste, c'est aussi consommer moins (ADEME)

 

Comment agir sur cette pollution lumineuse ?

Il existe quatre grands principes de l’éclairage qui permettent de diminuer son impact sur son environnement :

  • Opter pour des luminaires dont le flux lumineux est orienté vers la surface à éclairer, et non vers le ciel ;
  • Privilégier l’utilisation de sources de lumières de couleur ambrée plutôt que de couleur blanche-bleue, car la faune nocturne est davantage impactée par cette lumière blanche-bleue.
  • Réduire l’intensité lumineuse quand cela est possible ;
  • Contrôler la période et la durée d’utilisation des éclairages, là où c’est possible.

Représentation des quatre critères à prendre en compte pour l’éclairage nocturne (Réserve internationale de ciel étoilé du Mont Mégantic, s.d.)

Dernière mise à jour le 08.10.2021

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