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ESAL, "Les artistes sont là pour questionner"

Article du Mag#116, Mai-Juin 2025

À l’approche de l’ouverture du Pavillon de la biodiversité, la collection d’histoire naturelle du Musée de La Cour d’Or a inspiré des étudiants de l’École supérieure d’art de Lorraine (ESAL). Les jeunes artistes proposent une vision décalée dans l’exposition ESOD, qui signifie “Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts”.

 

L’atelier concerné s’appelle ZÀD, pour Zone à dessins. Chaque année depuis 6 ans, François Génot et Jean-Christophe Roelens, artistes et enseignants à l’ESAL, permettent aux étudiants de s’immerger dans un territoire par l’intermédiaire d’une institution, centre d’art ou service culturel par exemple. Les jeunes artistes y mènent une forme d’enquête, point de départ à une démarche de création.

Cette saison, 14 d’entre eux ont posé leur regard sur le Musée de La Cour d’Or, ses collections d’animaux naturalisés, de planches d’insectes et autres spécimens conservés jusqu’alors dans les réserves et qui vont prochainement habiter le futur Pavillon de la biodiversité.

À partir de gravures représentant des poissons, l’étudiant Jules Schwoerer recrée ses propres dessins, une fiction inspirée à la fois de l’iconographie médiévale et des prémices de la représentation scientifique. « Je m’interroge sur la manière dont l’être humain s’approprie le monde et le dénature », explique l’étudiant.

Loïc Leclerc s’est pour sa part saisi de la notion de milieux, interpellé par la frontière entre l’urbain et le périurbain. « Je suis fasciné par l’implantation de la MAP [La Maison de l’archéologie et du patrimoine, située à l’Actipôle de Metz et qui héberge les réserves du musée] », expose-t-il. L’endroit incite l’étudiant à se pencher sur « la lisière » entre habitat, zones d’activité et nature. Il scrute des vues satellite et d’anciennes cartes, longe des bois « infranchissables », fait surgir des « chemins d’arpentage séparant différents milieux », aperçoit une colonie de perruches qui « a envahi un lotissement. D’un côté les jardins privés, de l’autre la vue sur les champs. Est-ce que les habitants les remarquent ? », interroge-t-il en prenant des photos en 135 mm, dont il exposera une sélection.

« Les artistes sont là pour questionner les histoires entrelacées d’un territoire »
François Génot

ESOD, exposition du 9 au 27 mai,
du lundi au vendredi de 10 h à 18 h
Cloître des Récollets, Metz
L’édition d’un livre accompagne l’exposition.

Dernière mise à jour : 27/05/2025

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