Maurizio Cattelan, l'invité du 15e anniversaire du Centre Pompidou-Metz

Pour son 15e anniversaire, le Centre Pompidou-Metz expose des centaines d’oeuvres du centre Pompidou Paris. L’artiste mondialement connu Maurizio Cattelan a conçu l’événement, en collaboration avec Chiara Parisi, directrice du centre.

Maurizio Cattelan, on dit de vous que vous êtes « stupéfiant, phénoménal », voire « subversif »... Comment insufflez-vous toutes ces dimensions dans les célébrations du 15e anniversaire du Centre Pompidou-Metz ? Doit-on s’attendre à des surprises ? Avez-vous prévu d’escalader la grande voile blanche du musée ou de surgir du sol ?

Maurizio Cattelan : J’espère que l’exposition surprendra par la qualité et la quantité des oeuvres que nous avons choisies, plus que par des gestes spectaculaires ou subversifs.
Pour ma part, j’ai hâte d’être à Metz, de me déplacer à vélo, de remonter la rivière, de revoir les places et les églises, comme la cathédrale ou Saint-Maximin et ses vitraux de
Cocteau. Et puis, j’ai très envie de nager dans les piscines municipales !

Vous avez déjà collaboré avec Chiara Parisi, notamment en 2016 lorsqu’elle était directrice artistique de la Monnaie de Paris (pour l’exposition Not Afraid of Love), puis lors de certaines expositions au Centre Pompidou-Metz (Face à Arcimboldo, Lacan, l’exposition). Aujourd’hui, vous co-signez l’exposition Dimanche sans fin. Partagez-vous des idées artistiques phares ?

Maurizio Cattelan : Nos approches sont très différentes, je ne peux pas dire que nous partageons des idées artistiques, mais nous savons écouter et faire fusionner même des visions opposées. Chiara est quelqu’un qui ferait tout pour les artistes, ce que je ne ferais pas. Son grand atout, c’est sa générosité, combinée à une capacité rare à penser de manière latérale, innovante et surprenante. Travailler avec elle me plaît justement parce que nous avons si peu d’idées en commun qu’il y a toujours quelque chose à apprendre.

N’éprouve-t-on pas une forme de vertige face à la possibilité de choisir parmi les oeuvres de l’immense collection du Centre Pompidou (Paris) ? Comment vos oeuvres résonnent-elles avec les principales pièces sélectionnées ?

Maurizio Cattelan : Au début, c’était assurément comme se tenir au bord d’un gouffre et regarder en bas. Petit à petit, j’ai trouvé des oeuvres dont je comprenais le langage,
le tourment et les besoins. C’est ainsi qu’est née la première sélection, puis, comme une traînée de poudre, nous avons élargi le nombre de pièces jusqu’à créer l’exposition, en complétant ici et là avec des points sur les i - qui seraient mes propres oeuvres.

Beaucoup des oeuvres exposées ne sont pas aussi connues que les grands classiques de la collection, mais je pense qu’elles méritent la même attention et la même notoriété.

Le chef étoilé Charles Coulombeau, du restaurant Yozora installé au Centre Pompidou-Metz, crée des desserts en dialogue avec certaines oeuvres exposées. Sur quelle création culinaire aimeriez-vous collaborer ?

Maurizio Cattelan : Sans aucun doute, la soupe !