Article du Mag#116, Mai-Juin 2025
Catégorie(s) : Entrepreneuriat, Economie
Chaque année, le projet Mini-Coop permet à des femmes éloignées de l’emploi d’expérimenter la création d’une entreprise éphémère durant une quinzaine de jours. Le thème de l’édition 2025 était l’alimentation durable, en écho au projet alimentaire territorial de l’Eurométropole. De la préparation de gourmandises en situation professionnelle, à la vente sur le marché fermier à Metz, le mag’ a suivi les participantes dans leur aventure.



Montage administratif et budgétaire, communication sur les réseaux sociaux, packaging et vente de biscuits et de tartinades apéritives de leur fabrication en laboratoire professionnel : elles ont assuré ! Elles, ce sont six femmes de 21 à 50 ans, habitantes
de l’agglomération messine et du nord mosellan, à s’être lancées dans le dispositif Mini-Coop, porté par la Coopérative d’Activité et d’Emploi Capentreprendre.
Eva, Gaëlle, Mylène et leurs consoeurs sont arrivées là par l’intermédiaire de partenaires sociaux comme la Mission locale. Le bouche-à-oreille a fonctionné également. Les six femmes ont choisi d’appeler leur coopérative éphémère Solid’Elles, à l’image de
la solidarité qui a animé leur groupe réuni du 24 mars au 7 avril derniers à Metz.
L’une aimerait travailler dans l’événementiel, une autre mesure le chemin parcouru depuis une expérience antérieure dans « une cuisine collective où [elle] ne comprenait pas bien les consignes », une autre encore suit les progrès d’une amie rencontrée
ici, « qui va pouvoir travailler en ESAT ». Toutes apprécient cette immersion dans la production alimentaire artisanale et locale. « Peu importe nos passés, nos langages, nos difficultés : le projet nous rassemble », affirme Gaëlle, leur porteparole du moment.
Coaching et séances de travail avec les conseillers de Capentreprendre et de différents acteurs locaux - la Cravate solidaire et Cré@talents notamment - ont consolidé leur confiance en leurs propres capacités à mener à terme des projets, à intégrer une entreprise, et pourquoi pas à créer la leur.
Temps fort de la quinzaine : la fabrication de leurs produits. Tartinades de carottes bios et sablés ont été confectionnés, mis en conserve ou emballés sous l’oeil bienveillant d’artisans locaux. La Conserverie Locale pour les préparations à tartiner, la
biscuiterie La Bascule pour les petits gâteaux (lire en médaillon).
« Le dispositif mêle inser tion professionnelle et entrepreneuriat, la création d’entreprise étant le fil conducteur », expose Michel Pierson, chargé de mission à Capentreprendre. L’organisme fournit l’hébergement juridique de la mini-coopérative, qui
fonctionne comme « une vraie entreprise », précise le professionnel. « On a calculé les coûts, les tarifs, les marges, avons parlé TVA et partage des bénéfices entre les participantes ». « Ce dont nous sommes le plus fières : avoir réussi à nous mettre d’accord sur un projet, témoignent celles-ci en décidant de la façon d’apposer les étiquettes sur leurs sachets de biscuits. La Mini-Coop, c’est dire à toutes les femmes : vous avez les capacités, vous pouvez réussir ! Je prends mon courage à deux mains, j’y vais ! »
L’Eurométropole de Metz soutient Capentreprendre, porteuse de l’opération Mini-Coop. Cette dernière est également accompagnée depuis deux ans dans le cadre du Contrat de Ville de la métropole messine.
Bons produits en circuits courts
Les laboratoires de La Conserverie Locale et de la biscuiterie La Bascule, implantés sur le Plateau de Frescaty, transforment respectivement des fruits et légumes écartés de la distribution en conserves, et des drèches de brasserie en biscuits apéritifs. Ces producteurs locaux ont accepté d’accueillir les participantes de la Mini-Coop et de partager leurs valeurs avec elles : circuits courts, traçabilité des produits de base, bios pour une bonne part, démarche anti-gaspillage, etc.
Dernière mise à jour : 27/05/2025