« Deux villes transeuropéennes et transfrontalières »
Catégorie(s) : Economie, Enseignement supérieur
Tchernivtsi, située au sud-ouest de l’Ukraine, est une cité « multinationale, multiculturelle et multireligieuse, dont les habitants ont toujours apprécié et soutenu les traditions européennes, et ont été remarqués pour leur tolérance », selon les mots de Roman Klichuk, Maire de la ville nouvellement jumelée avec Metz.
« Nos deux villes ont en commun d’être transeuropéennes et transfrontalières », expose pour sa part François Grosdidier. Le Maire de Metz et Président de l’Eurométropole s’est rendu sur place en Ukraine le 22 avril, pour signer l’accord qui scelle le jumelage entre les deux villes. Un partenariat à haute teneur symbolique « dans ce moment très dur que traverse notre pays », témoigne le Maire de la cité ukrainienne lors de la conférence de presse diffusée en direct sur les réseaux sociaux, exprimant son contentement de ce nouveau jumelage « le premier avec une ville française », souligne-t-il.
Si la ville ukrainienne reçoit des marques de soutien de nombreux amis étrangers, « François Grosdidier est le premier maire français à s’être déplacé à Tchernivtsi », ajoute Roman Klichuk. Et le Maire de Metz de renchérir : « Je vais appeler mes collègues maires et présidents de métropoles à systématiser les jumelages avec l’Ukraine, pour inscrire nos relations dans la durée, et aider à la reconstruction de vos villes. »
Pour des rencontres conviviales à venir, François Grosdidier espère la présence des Ukrainiens dès la prochaine édition des fêtes de la Mirabelle. Les deux cités conviennent plus globalement de développer leurs coopérations culturelles, sociales et économiques.
De gauche à droite : Roman Klichuk, Maire de Tchernivtsi, Violeta Moskalu, Présidente d’Échanges Lorraine Ukraine (ELU), Svitlana Oleksiychuk, coordinatrice du centre humanitaire de Tchernivtsi, François Grosdidier, Maire de Metz, Serghiy Bostan, responsable des relations internationales à Tchernivtsi et Natalia Andreyko-Breton, Vice-Présidente d’Elu
Tchernivtsi
La nouvelle sœur jumelle de Metz compte 276 000 habitants et se situe au sud-ouest de l’Ukraine, dans la région de Bocovine, à proximité des frontières roumaine et moldave. Son université est « un joyau classé au patrimoine mondial de L’Unesco », d’après Le Monde du 25 avril.
Interview : Violeta Moskalu
Violeta Moskalu, « La dimension humaine de cette coopération me rend résolument optimiste ! »
Violeta Moskalu, Docteure et enseignante en management à l’Université de Lorraine*, préside les associations Échanges Lorraine Ukraine (ELU) et Global Ukraine. Elle accompagnait François Grosdidier à Tchernivtsi lors de la signature des accords de jumelage entre Metz et la ville ukrainienne. Tour d’horizon de ce partenariat prometteur.
Des villes universitaires, toutes deux transfrontalières… pour Violeta Moskalu, les similitudes entre Metz et Tchernivtsi présagent d’une coopération riche à plus d’un titre.
À commencer par la création d’un diplôme universitaire (DU) franco-ukrainien, « un projet à réaliser dès que possible, que nous allons présenter au Conseil économique et social de chacune des deux Universités », explique Madame Moskalu. Les projets se déclinent aussi du côté de la formation professionnelle, notamment avec le lycée hôtelier messin qui « pourrait être une piste intéressante », complète la Présidente d’ELU, témoignant de nombreux appels de restaurateurs et d’hôteliers en quête de personnels.
La coopération entre Metz et Tchernivtsi prend ainsi d’emblée une tournure très concrète, l’occasion pour les deux collectivités de s’entraider sur différents plans. Économique, transition énergétique, enjeux climatiques pour lesquels « les deux villes pourraient répondre ensemble à des appels à projets européens », et bien entendu culturel, avec des échanges artistiques d’ores et déjà en vue. Violeta Moskalu relate notamment les contacts pris avec les organisateurs des journées européennes de la culture juive, en concertation avec les communautés de Metz et de Tchernivtsi.
La représentante d’ELU affirme plus globalement : « Le partenariat oriental des pays de l'Union européenne, c’est-à-dire avec les pays de l’ex URSS, présente des pistes à explorer par nos deux villes. Nous avons de quoi transmettre à Metz et à la Moselle. »
Et de conclure : « J’ai accompagné de nombreuses délégations françaises entre 2010 et 2022, et cette délégation messine est la meilleure, en raison de son sérieux et de son pragmatisme. Sa dimension humaine me rend résolument optimiste ! »
*Violeta Moskalu enseigne notamment à l’IAE de Metz
Dernière mise à jour : 02/05/2022